Du thermostat à la montre en passant par la brosse à dent, de nouveaux objets connectés apparaissent tous les jours tandis que d’autres le deviennent. Et c’est désormais vrai pour le sport et les loisirs qui constituent l’un des champs d’investigation privilégiés de ces technologies dit « IdO » (pour « Internet des objets »). Zoom sur un marché en ébullition.
Internet & néo-objet
L'Internet des objets définit ces objets de la vie quotidienne comme une lampe ou un pèse-personne, connectés en permanence au Web afin d'échanger des informations avec l'utilisateur et brisant quelque peu la distinction entre le « réel » et le « virtuel ».
Les consommateurs du 21ème siècle, bercés par les nouvelles technologies, l’interactivité et le partage communautaire louent leurs prouesses et leur « intelligence ».
Et à mesure qu’ils se miniaturisent, qu’ils se simplifient, que des applications connectées aux Smartphones leur étant consacrées se développent, que leur coût diminue, ils suscitent de plus en plus d’espoir. La domotique et le médical en sont les secteurs emblématiques. Imaginez, un frigo « connecté » qui tient informé de son contenu et permet de passer immédiatement les commandes au supermarché, des volets qui peuvent se fermer en fonction du vent mesuré et annoncé ou bien des prothèses qui envoient des données relatives aux patients aux instances médiales!
Des projections récentes confirment cet élan. BI Intelligence prévoit par exemple que d'ici quatre ans, le nombre total d'objets connectés devrait quadrupler. De leur côté, Berg Insight parie sur 50 milliards d’objets connectés en 2020 et l’IDATE- DigiWorld Institute sur près de 80 milliards.
Enfin, au niveau des Pouvoirs publics, en France, l’on croit également en l’émergence de cette tendance comme nouveau relais de croissance pour l’industrie. Le 12 septembre 2013, François Hollande en a d’ailleurs fait l’une des priorités de sa politique industrielle, l’une des 34 filières stratégiques de reconquête industrielle.
Le sportif du futur déjà connecté
Si les objets connectés s'invitent dans tous les moments de la vie quotidienne et séduisent de plus en plus d'utilisateurs, le monde du sport n'est pas en reste. Sur le marché des objets connectés, les technologies à destination des sportifs représenteraient déjà six ventes sur dix (L’Usine Nouvelle – n° 3337).
Les premiers de la catégorie, les plus répandus sont sans conteste les dispositifs mobiles reliés à des applications spécifiques, trackers et autres bracelets connectés pour les adeptes de statistiques qui ambitionnent de mieux comprendre leur pratique sportive.
Ils se développent encore aujourd’hui à travers toutes sortes d’applications dédiées à la forme et au bien être grâce à des capteurs placés sur le corps et capables de mesurer des paramètres physiologiques comme la tension musculaire, la fatigue ou le niveau de récupération de l’utilisateur. Dans un futur proche, chaussures, vêtements, objets, etc., toute la panoplie classique du sportif devrait être connectée pour l’informer et lui permettre d'adapter son entraînement aux réactions de son organisme. De la balle de golf à la planche de surf intégrant boussole GPS et accéléromètre. Du T-shirt intelligent pouvant mesurer en temps réel les rythmes cardiaques et la température corporelle à la raquette analysant la puissance des frappes, le type de coups et les effets de la balle. Des lunettes de natation au masque de ski permettant la mesure des performances (vitesse, sprints, distance parcourue, etc.) affichées directement dans le champ de vision de l’utilisateur.
Mais si l'objectif premier est de pouvoir suivre ses performances, le rapport au sport évolue. Et les objets connectés offrent de nouveaux services « sociaux » complémentaires.
Pour ceux qui sont fiers de leur entraînement ils peuvent désormais partager leurs résultats avec leurs proches ou bien toute une communauté animée par la même passion. Ils peuvent ainsi encore davantage comparer leurs performances et se stimuler. Une démarche déjà classique qui manquerait à beaucoup si elle avait été ignorée.
Et demain
Par le fait que les objets connectés peuvent recueillir des informations de manière continue sur l’activité de leurs utilisateurs, ils deviennent les témoins privilégiés de la surveillance, de la prévention des pathologies liées aux sports.
De quoi séduire les adeptes du ski, d’escalade, d’alpinisme et de sports extrêmes. En 2011, des capteurs placés dans la cagoule d’alpinistes français, ont permis par exemple de suivre en temps réel leur état de santé durant l’ascension de l’Aconcagua en Argentine. Fréquence cardiaque, taux d’oxymétrie, température corporelle, localisation… Un gilet de sauvetage connecté et géolocalisable est déjà capable d’améliorer les conditions de survie par rapport à la génération précédente des sacs à dos anti-avalanche. Quand à la ligue américaine de football (NFL) elle envisage d’intégrer des capteurs dans le casque des joueurs, afin d'évaluer rapidement la gravité des chocs et détecter à temps des commotions cérébrales !
Côté équipementiers, en recueillant des multitudes de données sur les pratiquants, il va s’agir de créer subtilement de nouveaux liens et occasions de rencontre avec les clients. En révélant sa culture d’entreprise, en transformant le consommateur en "ambassadeur" de sa marque fétiche, en réfléchissant à de nouveaux services numériques complémentaires Démarrer1/5 en contrepartie de l’équipement et de son application, ...
Le design, l’ergonomie ou la qualité de leur interface sera aussi un aspect crucial de ces objets à ne pas négliger. Il s’agit là d’ailleurs de composantes de la réflexion sur les objets connectés et intelligents énumérés dans une étude récente, « La dynamique d’Internet : prospective 2030 », publiée par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) dont l'objectif est d'accompagner ce secteur d'activité du numérique pour en faire un levier de croissance pour les TPE innovantes françaises.
S’agit-il alors d’un nouveau gisement de croissance des prochaines années ? Tout le monde veut y croire : Une nouvelle révolution semble en marche qui devrait « capter » tous les regards.
Des exemples : - L’application ski pursuit de Rossignol permet de mesurer ses performances à ski (vitesse, distance, récapitulatif des descentes par jour ou par station, …) et de les partager sur les réseaux sociaux. - Les bracelets Nike+ Fuelband SE, Jawbone Up, Fitbit Flex, Polar Loop, … les stars des cadeaux de Noël 2013. - Pour courir après le chrono, les spécialistes des accessoires cardiofréquencemètres et GPS comme Garmin, Polar et Compex accélèrent les lancements de produits connectés permettant de comprendre et développer ses entraînements. - Nike et Adidas, les premiers fabricants à introduire des puces RFID et capteurs actifs dans les chaussures de sport pour enregistrer des données comme le nombre de kilomètres parcourus ou la fréquence des accélérations. - La marque Wilson (groupe Amer Sports) va lancer un ballon de basket digital, capable, grâce à un capteur, d’établir une différence entre un tir réussi et un tir raté, permettant ainsi au joueur de connaître son pourcentage de réussite au tir. - La raquette de tennis connectée de Babolat mesure en continu la puissance des frappes, le type de coups et les effets de la balle. Un terminal mobile recueille les données afin d'obtenir des statistiques. En téléchargeant l’application dédiée, le joueur bénéficie de services complémentaires permettant d’analyser son jeu (historique, analyse vidéo, …) et de partager ses meilleurs coups sur les réseaux sociaux. - Reebok s’apprête à lancer CheckLight, un indicateur d’impact crânien pour les adeptes de sports extrêmes. Le capteur est placé dans les mailles d’une calotte respirante dans le casque des sportifs, et fournit une mesure visuelle de la force de l’impact. Objectif : éviter les commotions et les traumatismes crâniens durant le jeu. |
« Sur 10 marques de vêtements et de chaussures contrefaites dans le monde, 6 sont des marques de sport » rapportaient les douanes françaises en 2006. Si le ratio n’est probablement plus tout à fait le même aujourd’hui, l’industrie du sport reste l’un des secteurs les plus touchés avec le luxe, le médicament et le multimédia selon le Ministère de l’économie, des Finances et de l’industrie.
Selon les estimations de la chambre de commerce international, le commerce de produits contrefaits représenterait même près de 10% du commerce mondial. Or, si ces chiffres, longtemps mis en doute, sont depuis peu admis ils pourraient très vite être remis en questions avec l’avènement de l’internet marchand. Car avec le déploiement des relations « virtuelles » ce sont de nouveaux acteurs et de nouveaux modes de mise en relation qui permettent à la contrefaçon de se diffuser plus vite et plus clandestinement encore.
Découverte du phénomène en chiffres et en images
Les fabricants cherchent à satisfaire au mieux votre besoin : type de pratique, niveau, goûts, morphologie, intensité, fréquence, budget sont décortiqués.
Innovation d’usage, d’ergonomie, de design… Une vague de 300 produits sportifs sont mis sur le marché chaque mois. Comment choisir entre ces produits différenciant, lequel est bon pour moi ? Suivez le guide pour trouver un produit adapté.